11 Novembre - Chartres. Le reportage sur BFMTV a midi m’a fait réagir . Un cri du cœur, un billet d’humeur , appelez le comme vous le voudrez, mais trop , c’est trop! Le courrier ci dessous été envoyé à tous nos Ministres de tutelle , au Premier Ministre et au Président .
Je ne sais pas s’il aura un impact, mais il m’est apparu essentiel de le faire en votre nom , pour que votre voix porte .
Bon courage à toutes et à tous.
Prenez soin de vous et de vos proches Il faut se battre, encore et toujours .
La CNEP et l’UPB sont à vos côtés !
Courrier du 11/11/2020 Monsieur le Ministre,
La CNEP , la FEBEA et la FFPS vous ont adressé hier au soir un courrier commun, vous demandant la réouverture des entreprises de la filière Beauté-Bien-être-Parfumerie pour le 12 Novembre.
Vous me permettrez de rajouter quelques propos au regard de ce que j’ai pu observer dans les médias aujourd’hui et des détresses fortes que nous avons à gérer au quotidien.
Le désespoir est à son comble pour des milliers de commerçants, d’esthéticiennes, de gérants de SPA , petites et plus grandes structures qui sont à bout de souffle .
Depuis des années, ils investissent, prospèrent, payent toutes leurs taxes et leurs impôts !
Ils ont subi pendant ce quinquennat la violence des manifestations à répétition tous les samedis dans les centres ville.
Ils ont encore subi les grèves initiées contre la réforme des retraites .
Ils ont vécu les fermetures du premier confinement ……………
Mais, comme ils sont des entrepreneurs , ils ont retroussé les manches et réagi pour préparer le déconfinement .
Je l’ai vécu à leurs côtés, puisque nous avons travaillé à mettre en place à l’aune de ce qui avait été fait pour les masques , une NORME AFNOR SPEC .
Réouvrir certes était notre volonté , mais pas à n’importe quel prix car, très vite, nous avons pris conscience que cette pandémie n’était pas un épiphénomène, mais
qu’elle allait durer dans le temps et impacter durablement nos modes de vie.
C’est dans ce sens que nous avons élaboré des mesures en trois temps : OBLIGATIONS / RECOMMANDATIONS /INTERDICTIONS
Nous avons travaillé avec des médecins , des infectiologues , des virologues et des spécialistes de la qualité de l’air et de la désinfection des surfaces.
Nous nous sommes préparés à plusieurs vagues successives de COVID, et nos clients ont salué notre professionnalisme en continuant à prendre rendez -vous.
Quel est, Mr le Ministre, l’exacte définition d’un « commerce non essentiel » ? Le bien-être, n’est-il pas essentiel pour permettre à l’homme de traverser la vie, et tout particulièrement dans cette phase de tension aigue.
Quelle faute expiatoire a-t-on commise pour être sacrifiés sur l’autel de cette pandémie ? Doit -on payer la facture au prix de notre vie économique pour les inconscients qui sont partis en vacances et ont continué de faire la fête, en refusant de voir la réalité en face?
La deuxième vague de l'épidémie n'est pas une utopie certes, et nous entendons les appels des soignants, mais le deuxième confinement n’est certes pas, pour nous, une utopie . C’est notre mort assurée. Aucune mesure de réanimation ne nous sortira de cette impasse, même si vous déployez des efforts colossaux pour soutenir le secteur.
Seule un réouverture encadrée de nos commerces pour demain pourra nous permettre de résister, en préservant tout un pan de l’économie que ni le « click and collect » ni la digitalisation ne pourra sauver. Nous sommes des métiers de service,
Mr Le Ministre, et il nous faut un client pour exercer nos talents .
Tout à l’heure, sur BFMTV je regardais un reportage sur une esthéticienne qui, rideau fermé, continuait à recevoir des clientes sur rendez-vous.
Allez-vous lui envoyer la police, elle qui, gantée, masquée avec visière, prodigue des soins dans un espace aseptisé de 9 m2, seule avec sa cliente , alors que tout un chacun flâne dans les grandes surfaces, masqué certes, mais touche et repose de multiples articles, amplifiant ainsi la contamination manuportée ??????
Je ne sais pas si vous aurez le temps de lire ce message, mais je me devais de vous l’adresser au nom de toutes celles et ceux qui attendent en silence, pour l’instant, que vous fassiez pour eux un geste « essentiel ».
Je vous rappelle le mot célèbre de Jean Paul Sartre « Il ne faut pas désespérer Billancourt » qui illustre parfaitement ce dilemme : ne pas tout dire de peur de démoraliser, et d’enclencher un processus de révolte que nul ne pourra plus arrêter……
Monsieur le Ministre, ne désespérez pas la France qui veut travailler et vivre de son travail , la France qui est capable de tous les efforts pour s’adapter aux situations les plus graves, cette France qui, même après le confinement, a répondu présente pour sa jeunesse, en embauchent des apprentis.
Vous avez été à nos côtés depuis le début de cette pandémie, et je connais votre capacité d’agir pour accompagner les entreprises dans cette redoutable tempête .
J’espère une fois encore que vous serez notre porte- parole auprès du Premier Ministre .
Je vous remercie de prendre le temps de lire ce message et vous prie d’accepter, Monsieur le Ministre, mes très respectueuses salutations .
R FERRERE
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